Inviter l’habitant à partir en randonnée dans sa propre ville — en y découvrant des lieux qu’il ne connait pas, en posant un regard neuf sur des lieux où, d’ordinaire, l’on ne fait que passer. Proposer, aussi, au visiteur extérieur une façon complètement nouvelle de découvrir la ville, dans sa réalité concrète et quotidienne, loin des « spots » touristiques et des paysages de cartes postales.
Le parcours de la randonnée se présente d’abord comme une boucle de 41,5 km, balisée, cartographiée, qui évite délibérément le centre-ville de Liège, traverse de nombreux parcs et espaces verts, mais aussi des espaces densément bâtis, des quartiers bourgeois et des quartiers populaires. On passe par des espaces étonnamment bucoliques comme par des espaces industriels. Ce parcours met en évidence les traces du passé minier et de l’activité sidérurgique, il souligne les multiples visages du fleuve. Il montre la beauté surprenante de Liège, celle qui est le fruit des heureux hasards comme celle qui provient d’entreprises ambitieuses, mais il ne dissimule pas ses stigmates douloureux. Il invite finalement à une lecture de la ville dans sa complexité, comme fait humain et contemporain. Il attire donc aussi l’attention sur les lieux où la ville est aujourd’hui en mutation : création de nouveaux quartiers, grands débats sur la mobilité, concurrence commerciale, relations entre l’université et la ville : tous les enjeux seront évoqués, sans dogmatisme, au fil de la promenade.
Ce faisant, en amenant des personnes que nous espérons nombreuses à randonner dans des lieux où la chose était inusitée jusqu’alors, nous espérons contribuer à faire vivre des itinéraires piétons existants mais aussi les améliorer ou faire revivre des itinéraires oubliés. Contribuer au maillage piéton de l’agglomération et inciter à la création de liaisons entre quartiers ou à la mise en place de solutions de franchissement des infrastructures (notamment les voies rapides et les lignes de chemin de fer) qui peuvent parfois constituer des coupures dans le tissu urbain sur de très longues distances.
Cette boucle est cependant complétée d’une douzaine d’itinéraires complémentaires, non balisés (en tout cas dans un premier temps), qui permettent de composer aisément de très nombreux itinéraires en boucle, pour deux heures de promenade, pour une demie-journée, pour une journée.